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Les sept vies de Philémon
Les sept vies de Philémon
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19 avril 2007

Philémon

On choisit un prénom pour sa musique, et Philémon sonne comme une belle mélodie. On choisit un prénom pour les histoires qu’il nous raconte, histoires imaginaires, comme le Philémon personnage de Bande Dessinée ; histoires réelles, comme celle d’un paysan de l’Ardèche, Philémon, et de ses sept fils, que raconte un très beau livre l’arbre aux sept vies : les sept fils de Philémon ; histoires anciennes comme celle de Philémon & Baucis. Cette histoire tirée des Métamorphoses d’Ovide nous a touché, ému, porté, et définitivement convaincu. Comment ne pas l’être avec cette simplicité, cette générosité, cette hospitalité et cet amour. On choisit un prénom par amour, et c’est l’enfant qui lui donne tout son sens. Comme beaucoup d’enfants, notre Philémon a été accueilli comme un petit prince. Assez rapidement, de premiers symptômes, qui auraient pu passer pour bénins ou anodins, sont apparus. A l’Institut de Néo Natologie de Paris, puis à l’Hôpital Necker, il a été accueilli par tous avec chaleur, tendresse, dévouement … Hôpital, hospitalité … Un beau samedi de printemps, la veille de la Fête des Mères, j’écoute le Stabat Mater de Vivaldi, Philémon dans mes bras. Le fil de la vie déjà bien fragile s’étiole et nous retournons à Necker. Accueil efficace, chaleureux. Des moments qu’on ne peut décrire. Puis la nuit, le froid. Philémon est reparti vers son étoile. La nuit, le froid et le silence C’est peut-être ce silence là que j’ai choisi de rompre avec la musique ; de dire avec elle ce que je ne peux dire en mots ; de faire grâce à elle une oeuvre généreuse, basée sur le partage, pour donner un écho au combat silencieux des chercheurs et des médecins, infatigables ; pour accompagner les parents qui comme nous se sentent perdus dans ce silence. En choisissant le prénom de Philémon, nous connaissions l’existence de l’opéra de GLuck, dont la musique nous touchait beaucoup. Après un premier disque et des concerts de jazz qui ont permis de reverser 40 000 euros à la recherche, le choix de Philémon & Baucis était si évident qu’il n’y a pas eu à choisir. Il y a juste eu ce temps de la découverte, de la première page ouverte de la partition, car comme me l’avait dit Christophe Rousset « C’est la musique qui parlera et décidera ». Nous avons eu cette chance de retrouver ces deux opéras perdus, Aristeo, et Bauci e Filemone, auxquels Christophe Rousset a donné vie en janvier 2006. Hier, aujourd’hui, demain, nous avons besoin de donner un large écho à ce combat silencieux. Avec ces concerts, avec ces disque nous voulons avant tout partager de beaux moments de musique et d'espoir, nous voulons continuer notre mission d’information et de sensibilisation du grand public à la cause des maladies rares, nous voulons apporter aux médecins et chercheurs un soutien fort, moral et financier. Avec cette musique, nous voulons habiter et animer ce silence, le silence de l’absence et de l’attente de jours meilleurs.
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